Morgue En moi s’abîme le vivant Des abysses s’y remplissent De noirceurs à faire pâlir En moi s’accordent des potences Des morgues noires de monde Qu’on me détache Qu’on me blanchisse Qu’on m’absolve du péché De m’empêcher De me lier à la postérité En moi s’écœurent des ténèbres Des apocalypses fraternelles De vous qui après moi vivrez Souffrez que je n’ai cure Que l’on me soigne De tout ce noir de monde Qu’on ne me bassine Qu’on me lave du péché De m’empêcher De me lier à la postérité Je voudrais aimer tel un seul homme Quitter mon île, prendre la mer Embarquer femme, enfants, la terre entière Femme, enfants, la terre entière En moi s’abîme le vivant S’y remplissent des abysses De noirceurs à faire pâlir En moi s’accordent des potences Des détachements noirs de monde Mes jours lamentent De religieuses outre-tombes Qu’on pille la glace Qu’on les déluge Qu’on les déloge Qu’envahisse la horde sauvage sans refuge Qu’on les éclaire Qu’on les noyaute Qu’on me détache Qu’on me blanchisse Qu’on m’absolve du péché De m’empêcher De me lier à la postérité Je voudrais aimer tel un seul homme Quitter mon île, prendre la mer Embarquer femme, enfants, la terre entière Femme, enfants, la terre entière Qu’on me détache Qu’on me blanchisse Qu’on m’ausculte Qu’on me découpe A Alain https://www.youtube.com/watch?v=zHHoz_wFECg&list=RDzHHoz_wFECg&start_radio=1&t=0